Définition de la cruralgie
La névralgie crurale est une inflammation du nerf crural produisant une vive douleur le long d’un des deux nerfs cruraux, à l’avant de chaque jambe. La douleur est ressentie principalement dans la fesse et la cuisse du même côté. Parfois, en cas de forte irritation du nerf, la douleur peut s’étendre jusqu’au pied.
La douleur est souvent intermittente, l’inflammation se calmant spontanément au bout de quelques jours. Néanmoins, si rien n’est fait pour soulager le nerf, l’inflammation devient de plus en plus fréquente jusqu’à parfois devenir permanente et invalidante.
Plusieurs types de problèmes lombaires sont susceptibles d’être à l’origine d’ une cruralgie. Dans la majorité des cas la cause est une hernie discale, mais la cruralgie peut aussi être déclenchée par une discopathie ou dégénérescence du disque et par la formation d’ostéophytes ou “becs de perroquet” sur les vertèbres (arthrose). La cruralgie peut aussi survenir en cas d’accidents ou traumatismes qui touchent ce nerf.
Causes de la Cruralgie
La cause principale de l’inflammation du nerf crural est donc la hernie discale. Traiter les causes de la cruralgie revient donc à traiter les causes de la hernie discale.
Cependant, il convient de noter que l’inflammation du nerf crural n’est pas constante. Cela signifie que, pour une même pression exercée sur le nerf par la hernie, le nerf peut fonctionner normalement sans douleur ou être enflammé et générer des douleurs. Combattre l’inflammation est donc une manière de dissiper rapidement la douleur.
La hernie discale survient lorsque les cellules du disque intervertébral vieillissent, se déssèchent, et ne sont plus régénérées et remplacées par des nouvelles cellules. Les tissus périphériques du disque perdent alors leur capacité à contenir le noyau du disque.
La cause principale de ce processus de vieillissement cellulaire est un apport insuffisant en oxygène, en eau et en nutriments, et une mauvaise évacuation du dioxyde de carbone. Ces fonctions sont normalement accomplies par le système circulatoire et donc par le sang. Même si les disques vertébraux sont avasculaires, ils dépendent d’un afflux sanguin réalisé grâce à un échange capillaire à travers la surface du disque vertébral. Le caractère avasculaire des disques intervertébraux les rend donc d’autant plus vulnérables à un afflux sanguin insuffisant.
Les disques vertébraux en bonne santé possèdent une contenance en eau élevée en leur centre, dans le noyau. Un noyau bien hydraté est essentiel aux fonctions du disque. La quantité d’eau dans le disque n’est pas stable et varie sur un cycle de vingt-quatre heures. Il se déssèche progressivement pendant la journée et se recharge en eau au repos, pendant la nuit. Une circulation sanguine suffisante dans le dos est donc essentielle afin de permettre au disque de se recharger en eau (un sang en bonne santé est composé d’eau à 90%). S’il manque d’eau, il se déssèche, s’enflamme et se détériore rapidement, laissant ainsi la place au processus de dégénérescence arthrosique.
Au vieillissement et à la déshydratation s’ajoute le facteur des contraintes mécaniques sur le disque. Un disque en bonne santé est capable de supporter des pressions très importantes lorsqu’il est soutenu par une musculature détendue et équilibrée. Cependant, les muscles du dos portent habituellement de nombreuses contractures souvent inconscientes, qui empêchent ceux-ci de réaliser leur rôle. Cela déplace les forces sur le disque vertébral. D’autre part, ces contractures modifient les postures et mouvements naturels du dos. Enfin, ces contractures sont souvent plus prononcées d’un côté que de l’autre, ce qui provoque des déséquilibres dans la pression qui s’exerce sur le disque, menant vers des pincements locaux, des protrusions, des hernies et des discopathies.
Auteur: Alexis Mertens