Qu’est-ce qu’une lombalgie?
La lombalgie réfère à une douleur dans le bas du dos, au niveau des vertèbres lombaires. La douleur peut être localisée ou irradier dans les fesses, les jambes et même le pli de l’aine. Parfois, la lombalgie est une douleur provenant de la cavité abdominale ou des organes urinaires, ressentie jusque dans le bas du dos.
La lombalgie peut être aiguë ou chronique; la douleur est en fait une manifestation d’un autre problème médical et non une maladie en soi. Dans certains cas, la lombalgie est d’origine idiopathique, c’est-à-dire sans cause apparente. Il est souvent difficile d’identifier les causes exacte d’une lombalgie, et les symptômes associés fournissent de précieux indices afin d’orienter l’investigation et le traitement.
Lombalgie: un symptôme et non une maladie
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la lombalgie n’est pas en soi une maladie. Il s’agit plutôt d’un symptôme d’une autre affection médicale comme l’arthrose, une infection ou une entorse lombaire. Le mot « lombalgie » provient d’une racine latine, lumbus, qui signifie « région des reins » ainsi que du suffixe grec –algie signifiant « douleur ». Effectivement, une personne souffrant de lombalgie se plaint souvent d’avoir « mal aux reins ».
La lombalgie désigne une douleur dans la partie basse du dos; elle peut s’étendre du bas de la cage thoracique jusqu’au haut des fesses, de part et d’autre de la colonne vertébrale. Elle peut irradier jusque dans l’aine, l’abdomen, les fesses et même les jambes. La douleur peut survenir de façon subite ou s’installer sur une période de quelques semaines. Elle peut également être aiguë, chronique ou intermittente. En fait, les caractéristiques de la lombalgie sont aussi variées que ses origines.
Le symptôme principal: la douleur
Par définition, la lombalgie implique la présence d’une douleur comme symptôme principal. Selon l’origine ou la cause de la douleur, certains autres symptômes tels qu’une raideur, des engourdissements dans les jambes ou encore des déformations de la colonne vertébrale peuvent se manifester. Certaines personnes éprouvent des troubles du sommeil reliés à leur lombalgie, alors que d’autres subissent des changements dans leurs habitudes de vie. Dans certains cas, des symptômes psychologiques peuvent apparaître : dépression, isolement social et perte d’estime de soi sont des conséquences fréquentes de la lombalgie sévère ou chronique.
Les principales causes de lombalgie et leurs symptômes
Dans la plupart des cas, la lombalgie est bénigne. En fait, environ 80 % des gens souffrent d’au moins un épisode de lombalgie au courant de leur vie. Lorsque l’origine de la douleur est musculo-squelettique et qu’aucun symptôme inquiétant n’y est associé, le traitement est simple et la douleur disparaît généralement d’elle-même après quelques semaines. Voici un aperçu des principales causes de lombalgie ainsi que leurs symptômes associés, et un survol des douleurs lombaires potentiellement graves :
- Une infection urinaire; lorsque l’infection progresse et atteint les reins (pyélonéphrite), la douleur irradie fréquemment jusque dans la région lombaire. Elle s’accompagne de fièvre, d’une odeur nauséabonde et/ou de brûlements lors de l’élimination de l’urine ainsi que de douleurs abdominales. La pyélonéphrite est une infection sérieuse qui doit être traitée aux antibiotiques.
- L’arthrose : lorsque les disques intervertébraux deviennent usés, ils ne peuvent plus accomplir leur fonction de protection et d’amortisseurs de chocs. Les vertèbres frottent donc entre elles et occasionnent des douleurs. Cet état est irréversible, et outre la douleur, il ne pose normalement pas de risques importants. La complication possible la plus fréquente est le pincement du nerf sciatique, qui se traduit par une douleur irradiant dans la fesse ou la jambe ainsi que des fourmillements ou des sensations d’engourdissement. Si les symptômes sciatiques s’accompagnent d’une incontinence ou d’une difficulté à éliminer (uriner ou aller à la selle), il y a risque d’atteinte nerveuse grave et il s’agit alors d’une urgence médicale.
- La fibromyalgie : cette affection cause une douleur diffuse dans les muscles. La cause est inconnue, mais les spécialistes ont identifié 18 points de pression qui sont normalement douloureux chez une personne fibromyalgique. Deux de ces points sont situés dans le bas du dos, juste au-dessus des fesses, de part et d’autre de la colonne.
- Un traumatisme; un accident de voiture, une chute ou un accident sportif peuvent causer une foulure, une entorse, une déchirure d’un muscle ou d’un ligament, ou même une fracture des vertèbres lombaires. Ces traumatismes doivent être traités de façon appropriée afin d’éviter les complications. L’ostéoporose peut entraîner des fractures spontanées des vertèbres lombaires, sans la présence d’un traumatisme. Une imagerie médicale révèle la présence de ces fractures.
- Un lumbago; communément appelé « tour de reins », le lumbago est une douloureuse contraction des muscles du dos suite à un faux mouvement ou au soulèvement d’un objet lourd. Il peut aussi se produire spontanément après un long voyage en voiture ou en se redressant après avoir lacé ses chaussures. Le lumbago est invalidant, et la douleur peut être inquiétante. Toutefois, la condition est bénigne et disparaît après quelques semaines. Les complications sont rares – 5 à 8 % des cas seulement évoluent vers la chronicité et la plupart de ceux-ci pourraient être prévenus. Le lumbago est également connu sous le nom de « lombalgie commune aiguë » et constitue l’une des principales causes de lombalgie.
- Une hernie discale; la hernie est simplement la rupture d’un disque intervertébral duquel s’écoule le noyau gélatineux qui sert d’amortisseur de chocs. La hernie n’est pas douloureuse, mais selon l’endroit où s’infiltre le liquide gélatineux, des douleurs peuvent apparaître. La plupart des douleurs reliées à une hernie discale surviennent lorsque le liquide comprime une racine nerveuse : les symptômes sont alors les mêmes qu’une sciatique, c’est-à-dire une douleur irradiant dans la fesse ou la jambe, d’un seul côté, accompagné de fourmillements et d’engourdissements.
Autres causes; dans certains cas, la lombalgie provient d’une tumeur qui comprime les structures. Souvent, aucune cause n’est identifiable et la douleur disparaît par elle-même avec un traitement général (antidouleurs et exercice léger). Certaines autres causes ou maladies plus rares peuvent également déclencher des douleurs lombaires.
Les types de lombalgie
- La lombalgie aiguë dure quelques jours, allant parfois jusqu’à quelques semaines; toutefois, sa durée maximale ne dépasse pas 4 à 6 semaines. La lombalgie aiguë disparait généralement d’elle-même avec un traitement médicamenteux visant à soulager la douleur et l’inflammation. La cause la plus fréquente de lombalgie aiguë est le lumbago, communément appelé « tour de reins » dans le langage populaire. Le lumbago survient à la suite d’un effort comme soulever un objet lourd, d’un faux mouvement ou encore d’une activité anodine comme lacer ses chaussures, ou d’un traumatisme comme un accident de voiture par exemple. La douleur est fulgurante, perçante et subite. La douleur aiguë est généralement d’origine inflammatoire, c’est-à-dire causée par l’inflammation des muscles et des tissus suite à une lésion. Elle peut aussi être mécanique, causée par une contraction des muscles du dos lors d’un tour de reins.
- La lombalgie subaiguë : Lorsque la douleur persiste au-delà de quelques semaines, on parle alors de douleur subaiguë. Il peut s’agir d’une douleur résiduelle suite à un traumatisme, ou encore d’un lumbago n’ayant pas reçu un traitement adéquat. En effet, s’aliter ou éviter l’exercice après un tour de reins réduit les capacités fonctionnelles. Les muscles s’ankylosent et il devient plus difficile d’effectuer ses activités quotidiennes. Ce type de lombalgie est plus difficile à traiter que la forme aiguë car il s’agit d’un début d’évolution vers la chronicité. En l’absence de prise en charge adéquate, le risque de développer une douleur chronique est élevé.
- La lombalgie récurrente ou récidivante : Ce type de lombalgie survient lorsque les épisodes de lombalgie aiguë s’enchaînent. Les épisodes peuvent survenir de façon régulière ou sporadique, mais la caractéristique principale de ce type de lombalgie est l’absence de douleur chronique entre les épisodes. Une lombalgie chronique peut combiner un fond douloureux à des épisodes inflammatoires ou des périodes de douleur plus intense. Toutefois, lors d’une lombalgie récidivante, la douleur disparaît entre les crises. Certaines personnes ayant un profil génétique qui les prédispose au lumbago, et qui ont un surplus de poids ou qui occupent un emploi les forçant à soulever des objets lourds sont particulièrement à risques de souffrir de lombalgie aiguë récidivante. Il est important de viser à prévenir les récidives puisqu’elles augmentent le risque de souffrir de lombalgie chronique.
- La lombalgie chronique Lorsque la durée de la douleur excède 3 mois, on parle de lombalgie chronique. Elle peut être le résultat d’une lombalgie aiguë ayant dégénéré, ou elle peut apparaître de façon graduelle. Les maladies dégénératives comme l’arthrose peuvent causer une lombalgie chronique qui s’installe sur plusieurs mois. Puisque l’arthrose est irréversible, la douleur ne disparaît pas d’elle-même. Certaines maladies comme la fibromyalgie ou un cancer peuvent également causer une douleur chronique et difficile à soulager. Des facteurs psychologiques tels que la dépression et le stress sont reconnus comme jouant un rôle important dans l’apparition de douleurs chroniques; ces facteurs psychologiques peuvent également aggraver certaines douleurs existantes.
La douleur lombaire chronique peut être le résultat d’un traumatisme ou d’un glissement des vertèbres ayant altéré la structure des os et des muscles, ce qui entraîne un besoin de compenser en modifiant sa posture. De plus, un traumatisme important laisse souvent des séquelles sous forme de douleur résiduelles qui persistent pendant plusieurs années. Dans de nombreux cas, la cause d’une lombalgie chronique est impossible à identifier; celle-ci s’installe sur une certaine période de temps et aucun facteur biologique ou anomalie structurale ne permet de l’expliquer. Il s’agit du syndrome douloureux lombaire idiopathique.
Faut-il s’inquiéter?
Dans 90 % des cas, la lombalgie est tout à fait bénigne. Néanmoins, il est préférable de consulter afin d’éliminer d’autres causes potentiellement graves. Lorsque la douleur s’accompagne de fièvre, il peut s’agir d’une infection. Lorsque des symptômes anormaux comme la perte de l’usage des sphincters (urinaires ou intestinaux) ou l’incapacité d’utiliser les membres inférieurs de façon normale, il est impératif de consulter afin d’éviter de graves lésions nerveuses irréversibles.
Facteurs de risques
Certains facteurs de risques augmentent la probabilité de souffrir d’une lombalgie. D’abord, un lien génétique semble prédisposer certaines personnes au lumbago et à l’arthrose. Les personnes âgées ou ayant un surplus de poids ainsi que les sportifs sont également plus à risques de développer une arthrose de la colonne. Un manque d’activité physique affaiblit les muscles supportant la colonne et augmentent la possibilité d’entorse ou de déchirure. Un métier qui exige de soulever de lourdes charges (infirmière, travailleur de la construction, travailleur d’entrepôt) ou encore un travail debout (serveuse, vendeur dans une boutique) augmentent l’incidence de lumbago et de douleurs lombaires. D’autres facteurs de risques importants incluent le tabagisme, l’âge, le sexe, le port de talons hauts, le stress et la dépression. L’âge et le sexe de la personne influencent grandement la possibilité de souffrir de certains types particuliers de lombalgie, alors que le stress et la dépression contribuent à accentuer une lombalgie existante ou même provoquer des douleurs idiopathiques.
Auteur: Alexis Mertens